Yvonne Cattier

Yvonne Cattier

Parcours

Après l’obtention d’un brevet de maîtrise en peinture monumentale l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, Yvonne Cattier suit une formation de graveur chez Lacourière et Frélaut.  Elle y reçoit notamment les conseils de Zao Wou Ki et de Music. Une exposition de la collection d’Art brut de Dubuffet lui apprend qu’une bonne part d’inconscient guide déjà son travail, libéré de toute contrainte formelle ou volontariste.
Intéressée de manière générale par la démarche créative, elle se consacre, parallèlement à son œuvre personnelle, à donner accès au langage plastique pour des groupes marginaux, de l’enfance à l’univers carcéral. Elle anime des ateliers  créatifs pour enfants de Sidi Bou Saïd en Tunisie, du Musée du Cinquantenaire, de Woluwe Saint-Pierre, de l’école de Schaerbeek. Pendant dix ans elle enseigne la peinture aux détenues de la prison pour femmes à Mons.
Yvonne Cattier trace sur des supports toujours différents, des rouleaux, des carnets, des papiers de bouchers tunisiens, des vêtements, des toiles marouflées, des bandes de papiers découpés, etc des paysages, des objets « silencieux », des personnages du théâtre, des ânes, la pluie, le vent, l’eau. Sa peinture est aussi une interrogation sur les évènements historiques douloureux et sur des catégories sociales moins favorisées.
Une apparente désinvolture cache une organisation mûrie, une maîtrise de la composition et de la couleur. Sa production se concentre autour de certains thèmes : paysages, où la réalité apparaît fragmentée dans un monde d’illusions et de signes, inscrits sur une structure chromatique. L’œuvre d’Yvonne Cattier est l’image d’un monde mystérieux, aux confins du rêve, avec des souvenirs surréalistes, mais basée sur une infrastructure construite.

D’après  J. Z.  in Le dictionnaire des peintres  du belges du XIVe siècle à nos jours, La Renaissance du Livre.

Principales expositions personnelles

  • 1983 et 1985 : Bruxelles, Galerie Abras
  • 1985 : Rome, Galeria Artivisive di Silvia Franchi
  • 1986 : Art Basel, Galeria Artivisive di Silvia Franchi
    Bruxelles, Galerie X+
  • 1987 : Zurich, Galerie Am Stauffacher
  • 1988 : Bruxelles, Galerie Philippe Guimiot Art Gallery
  • 1990 : Louvain-La-Neuve, Théâtre Jean Villard : dessins de scène
  • 1991 : Bruxelles, 235 rue Royale ; à l’initiative du critique d’art J. De Maet
    Anvers, Raamteater
  • 1994 : Bruxelles, Exposition à la Maison de la Bellone
  • 1996 : Bruxelles, Fondation Serge Goyens de Heusch
  • 1997 : Bruxelles, Baltazar
  • 2004 : Louvain-La-Neuve, au Musée
    Bruxelles, Librairie Quartiers Latins
  • 2007 : Bruxelles, Galerie d’Ys
  • 2008 : Bruxelles, Librairie Passa Porta
  • 2009 : Zeebrugge, Marine Gallery
  • 2010 : Bruxelles, Galerie Deï Barri

Choix de textes et d’articles de presse

Jouer avec l’espace par tous les moyens ; cet espace crevé, creusé, va donner l’illusion du vide, du plein, provoquer une tension, une instabilité, un mouvement, un dynamisme ; il se développe grâce à l’organisation picturale ; les formes se retrouvent à travers les toiles de manière un peu obsessionnelles ; elles sont vécues, non « dites »…. Donc, de la réalité jamais réelle, qu’allons-nous faire ? L’abandonner – s’en distancer – la détourner – l’user ! … Que les ânes volent, que les chaises s’emplissent des fatigues du corps malade, que les verres à pied oscillent sur leur unique jambe, que les tables crachent leurs vaisselles, que les ours se dressent dans l’espace comique avec la candeur de l’homme au sein de l’univers.

Extraits de l’introduction à l’exposition à la Galerie  Abras.
D. Abras et Y. Cattier, Bruxelles, 1985.

Cette artiste recherche les inter-mondes, les franges de la conscience, les frontières de la subtilité. Non qu’elle requière des échappatoires au réel, mais parce que seule une certaine idée (idéal) de la limpidité peut amener au jour les irradiations d’une vérité intérieure. Elle va donc opter pour le raffinement comme fil conducteur, pour autant que l’on entende par raffinement une délicatesse rigoureuse et sévère. Le labyrinthe des mouvances de la vie lui permettra d’innombrables découvertes, lesquelles seront autant d’inventions fluides. 
Gita Brys-Schatan, Docteur en Hitoire de l’Art
Extrait de la préface à l’ exposition « Mémoire de théâtre »,
Fondation Serge Goyens de Heusch, 1996

« Chez Yvonne Cattier, une peinture qui a l’air de couler de source, née de l’inconscient. On l’assimilerait volontiers à quelque non pas  « écriture » mais peinture automatique, à l’instar des exercices chers aux surréalistes. Mais à y regarder de plus près il y a là quelques constantes, une vision personnelle, un monde qui semble à la fois de terre et d’eau. Cela peut aussi se développer en un long rouleau de papier, déroulant non pas une histoire mais un climat : terre indéfinie ou l’on distingue quelques silhouettes, quelques architectures dans la pluie et le vent.  Pourquoi cela m’évoque-t-il certain fond basculé sous le ciel bas de Jerôme Bosh ?  »

Jean Cimaise – Le Drapeau Rouge – 1989.

« Entre figuration et abstraction, ses « Natures mortes »sont plus vivantes que jamais. …Les rapports de formes, de lignes et de coloris semblent converger ensemble vers une sorte de festin sans festin, de lieu garni de magnifiques intentions, de sourires et de festivités estivales : on en mangerait. C’est simple et vibrant, doux à l’œil et musical. »

Roger Pierre Turine, La Libre Belgique, 2 mai 2007

ARTISTE

Yvonne Cattier

DATE

2013

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