Depuis le début, je trace.
J’abandonne les sons extérieurs, je fais taire les mots et j’écoute le bruit de l’ongle sur la nappe, du doigt sur le sable, la vitre, le miroir.
Le crayon sur le papier, sec, léger, gras, il crisse et parfois blesse autant que la plume.
Et le pinceau, la douceur, la caresse.
Les vibrations de basse continue des rouges sombres
Anne Thyrion sur son site www.thyrion.org
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« Cela commence généralement par quelques achats : des toiles blanches aux formats bien choisis … celui-là, non vraiment…
oh oui ! celui-là ! Puis elle s’abstrait ; je n’oserais rentrer dans son laboratoire mais je perçois de loin des bruits de délayage, de mixage, de grattage, de frottage, des grognements, des sons chantés parfois.
Des han! et des pfff? dont on a du mal à discerner ce qu’ils accompagnent.
Moi qui ai l’habitude d’accompagner des femmes accouchantes je connais bien tous les murmures du travail et je sais comme cela dure, comme cela prend du temps.
Soudain, silence…
Viens voir, dit-elle.
Et là, je me retrouve étonnée à chaque fois : je découvre une complexité de teintes, de vibrations, de voiles. J’y vois des veines, des éclats de pupilles, de la colère, des rires et des pleurs.
Et, bon sang , que ce tableau lui ressemble ! »
Françoise Kruyen
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Quelques éléments biographiques
- • Née à Bruxelles en 1941
- • Etudes éclectiques latin grec musique écriture sculpture peinture gravure illustration décor de théâtre à Bruxelles et à Buffalo (Etat de N.Y.)
- • Première exposition personnelle en 1969 à la Galerie d’Egmont à Bruxelles, dernière exposition de groupe en 2012 chez Anne Bodenstab à Hoeilaart
- • Entre les deux, des expos seule, en groupe dans des galeries ou en privé, prof, théâtre, décors et photos avec Armand Gatti à Bruxelles et à Avignon, prof, des interventions féministes, prof, un peu de litho à Paris en mai (68), prof, des concerts John Cage, du travail, de la joie, du travail, de la peine et du travail.