Christian Claus
Sculpteur né à Haine-Saint-Paul, diplômé des Beaux-Arts de Mons, il a été professeur à l’Académie de Tournai ( section secondaire ) et il expose en Belgique et à l’étranger depuis 1978. On peut retrouver son œuvre dans de nombreuses intégrations et installations, notamment à Bruxelles, Ath, Verviers, Mariemont, Louvain-la-Neuve, etc., ainsi que dans des collections publiques et privées.
Il a obtenu plusieurs prix :
- 1990 : Techni-pierre (Liège), en collaboration avec Eddy Devolder, prix de la Communauté française ;
- 1990 : Hornu (site du Mac’s), Concours Art Public, prix de la Fondation Roi Baudouin.
- 1996 : Techni-pierre, prix de la Ville de Liège
- 1997 : 2e prix de la Région wallonne : projet d’intégration sur l’ancien site couvent des Célestines (Namur)
- 1998 : Région wallonne intégration d’un cadran solaire, 2e prix )
« Son œuvre se situe entre minimalisme et abstraction construite ou déconstruite non sans humour : lignes de force et de fragilité d’escaliers ne menant nulle part ; étranges maisons de pierre, aveugles et figées dans le silence d’une ouverture qui se perd à l’ombre noire de l’intériorité ; passages et couloirs dans la ligne de plans verticaux, parfois à la dérive oblique… Tout cela entre le lisse et le brut, la découpe et la cassure, l’unicité et la pluralité, la pierre bleue et le marbre blanc, gris ou rose.
Depuis ses débuts il y a près de cinquante ans, Christian Claus a fondé son art sur sa rencontre avec la matière, qu’elle soit pierre, sable, huile noire ou acier. En filigrane, il y a inscrit ses questionnements sur le temps, le monde, la vie et la mort : une réflexion sur le sens, toujours subtil, de ce que l’on croit figé, opaque, interdit, fermé mais aussi et parfois en même temps ouvert, fluide, accueillant. Au long de ses années de création, son travail n’a cessé de parler le langage du vide et du plein qui, depuis des siècles, interpelle notre humanité par sa symbolique universelle. » [Annie Préaux 22 février 2023]
« Traverser l’œuvre de Christian Claus se révèle être un parcours initiatique, car toute sa création est une quête philosophique … D’une pureté formelle extrême, ses pierres (…) concentrent l’essence même de la roche, jouent avec les lois de l’équilibre et déclinent les formes de base, le cercle, le carré. » [G. Désir, in Arts 2000 Monographies d’artistes – Centre culturel Woluwé-Saint-Lambert]
::
Marc Goddefroy
Bio :
- 1971-74: studied graphic arts in HIGRO, Oude Houtlei, Ghent.
- 1974-77: studied painting in higher art education, studio Dan Van Severen, Sint-Lucas, Ghent.
- 1978 : Group exhibition « Asceticism as art », curated by Yves De Smet; CIC, Kouter 97B, Ghent.
- 1978 : teacher in graphic education.
- 1982-84 : restorer of plaster and wall paintings, employed and self-employed.
- 1985-88 : educator in an institution for placed children by the court.
- 1988-2016: teacher and graphic coordinator in VISO, graphic school in Mariakerke, Ghent • Half-time graphic coordinator in VISO, half time coordinator of the graphic departments of 10 schools and of 2 photography departments in Flanders • Full-time coordinator of the fields of study for Visual Arts, Decorative techniques, Photography, Graphic communication and media, Performing arts in Flanders • Full time technical and graphic coordinator of the departments Artistic education, Photography, Graphic design, Multimedia, Prepress, Press and Afterpress in VISO, Mariakerke.
- 2016 : founded my fictional glocal company « Dreams and Thoughts » and devoted myself full-time to my art.
- 2017 : started publishing on LinkedIn.
- 2018: started publishing on Instagram.
- 2018-19 : solo exhibition « Dreams and Thoughts » in Het Objectief, Ghent.
- 2019 : published my website – www.marcgoddefroy.com
- 2019-20 : participated in the fineart prints project from Het Objectief.
- 2021-22 : presented monthly several artworks in group exhibition at gallery Balthasar, Grand Sablon, Brussels.
- 2022 : Selected with 9 other artists with the work « geometrie-3_3.2 » from more than 2000 publishing artists on the website « Beeld » by Luk Tas, coordinator of « Kunstwerkt » • 2022, February 18 – 27: group exhibition at gallery Artroze (Wetteren).
- 2022-2023 : group exhibition « tout est nouveau sous la lune » at gallery Van Caelenberg, (Aalst).
- 2023 : Official establishment of my company « dromen en gedachten » « dreams and thoughts » as an independent viual artist • Group exhibition « trait d’union » with Emma Mortier and Joke Raes at Gallery D’Apostrof (Meigem).
- 2023 : open studio afternoons in my temporary studio in Cézan, France • Group exhibition « petits objets a » at galerie 10a (Otegem).
- 2024 : Exhibition with Christian Claus and Vincent Pannunzo at Galerie Albert Dumont (Brussels)
::
Vincent Pannunzio :
un hymne à la joie dont la partition aurait été revue par Bach
La peinture de Vincent Pannunzio, c’est d’abord un hommage à la palette. La palette, ce lieu où les couleurs se posent et se juxtaposent pour dialoguer. Un dialogue qui, ici, n’est pas fait d’échanges sonores, voire brutaux, mais de murmures et de confidences.
Il est vrai que dans l’oeuvre de Pannunzio on rencontre parfois sur telle ou telle toile — et c’est alors un coup de poing — la vigueur des couleurs primaires, franches et saturées ; oui, il arrive que le noir s’y affirme sur une portion importante du tableau, comme porté par la violence d’un tagueur. Mais cette vigueur, si elle est bien présente dans le corpus pannunzien, y est toujours corrigée par le souci de la déclinaison. Comme si le peintre se défiait de la pureté spectrale, il a adouci sur sa palette les luminances et les dominances. Tel orange a été désaturé, au point qu’on a oublié son origine ; tel jaune a bien pâli, à la lumière sans doute ; ce rouge a un jour peut-être été du sang, mais celui-ci a séché à l’air et du brun l’a contaminé ; et ce bleu, on ne sait quel traitement patient l’a patiné. Au total, Pannunzio est un grand inventeur de couleurs ignorées des répertoires standardisés.
Ces couleurs nouvelles, dont les stylistes et les ensembliers ne manqueront pas de s’inspirer un jour, ne forment pas un système éclaté. Elles convergent vers la douceur et vers le plaisir. Le plaisir de vivre et de regarder, de se laisser bercer par la caresse de la rétine. Ici, pas de surabondance chaotique. À l’énergie et à l’ostentation, le peintre a préféré l’élégance et l’effleurement. Au bariolage, l’harmonie.
Cette joie, volupté contenue, est aussi dans les équilibres. Équilibre dans le rapport entre les couleurs et les formes. La munificence chromatique aurait pu se muer en exubérance. Mais celle-ci est comme bridée par la rigueur des géométries. Et à l’inverse, la pureté des formes, qui ailleurs signifierait froideur, est apprivoisée par la générosité de la palette.
À la table de Pannunzio, la gourmandise a appris à coexister avec la retenue, pour plus de jouissance encore. Équilibrées, les compositions de Pannunzio le sont depuis toujours. L’oeuvre répugne en général à la diagonale et aux effets de tridimensionalité et de profondeur ; elle se méfie des impulsions désordonnées qui brisent les lignes. Si on voit parfois ce dynamisme-là s’y manifester — on rencontre ici et là comme un salut ironique à la perspective albertienne —, c’est comme pour affirmer que tout est possible dans le monde magique de Pannuzio. Mais celui-ci préfère offrir l’image pacifiée d’un espace de stabilité.
Mais qu’on prenne garde : stable ne veut pas dire austère — n’a-t-on pas dit que cette oeuvre était une ode à la joie ? —, et ce monde n’est ni inerte ni endormi. Oui, le mouvement l’anime. Mais ce mouvement n’est ni dans la courbe ni dans la déchirure : il est dans les progressions, il est dans les rythmes des verticales, dans les inclusions et les co-inclusions des formes, qui obéissent à des règles secrètes mais fermes. Ces formes, tantôt prudentes tantôt solides, s’emboitent comme des pièces de puzzle ou de tangram. (Le jeu est là et Pannnunzio s’amuse). Elles forment ensemble un système non chiral, dont la loi est la flexibilité créative.
Bien qu’elle soit rétive aux effets de volume et que ses textures restent discrètes, la peinture de Pannnunzio joue parfois sur la dialectique des fonds et des formes : les secondes, avancent ou reculent, dialoguant avec les premiers, dont la présence est rendue discrète par le choix de leurs couleurs : des bruns modestes cousinant avec l’orange ou des gris chaleureux. Oui, car le gris, réputé froid, et où les couleurs sont réputées venir s’abolir, est chez Pannunzio source de félicité. La peinture de ce dernier permet assurément de comprendre pourquoi les nuances de gris peuvent être les instruments de l’érotisme.
Mais s’il est pertinent de parler ici de jouissance, de plaisir et de caresse, l’univers de Pannunzio n’est pas de pure sensorialité. Il est aussi fait de rationalité. Ses géométries disent à celui ou celle qui regarde : il y a ici un monde qui est peut-être mystérieux, mais qui te sera intelligible. Ce monde, nous te l’offrons en l’exprimant par des formes lisibles ; par des règles fermes. Ici, la loi est souple, et délicieuse, mais est la loi.
Un hymne à la joie dont la partition aurait été revue par Bach. [Jean-Marie Klinkenberg, de l’Académie royale de Belgique]