Bob Van der Auwera
Quelques jalons
- 1967-1971 : Etudes de sculpture et de dessin à l’Institut Saint-Luc et à l’Académie Constantin Meunier
- 1972 : Création des Ateliers de la Rue Voot avec deux amis artistes – Woluwe-Saint-Lambert
- 1988-2014 : Professeur de Sculpture Mmonumentale à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles
- 2007-2009 : Concept et organisation des cinq expositions Le Cube au Carré,en collaboration avec les Amis des Musées de Verviers
- 2009-2010 : Concept et organisation des deux expositions Cube et Square
- 2010-2014 : Chargé de missions à l’Artothèque de Wolubilis
- 2015 : Installation de Dialogue dans l’espace public, Woluwe-Saint-Lambert
Expositions personnelles
- 2016 : Galerie Albert Dumont, Bruxelles. avec John Cluysenaar, peintre
- 2015 : Artiste-invité, Fenil du Biéreau, Louvain-la-Neuve
- 2014/2015 : Sculpter le vide, Musée des Beaux-Arts de Verviers
- 2014 : Le Vide comme matière sculpturale, Wolubilis, Woluwe-Saint-Lambert
- 2013 : Painting & sculpture, Affordable Art Gallery, Bruxelles, avec Guy-Remy Vandenbulcke, peintre
- 2011 : Art-in-House, Louvain-la-Neuve, avec Aurélie Vink, graveur • Connivences, Galerie Albert Dumont, Bruxelles, avec Luc Mondry, peintre
- 2009 : Duo d’espaces, parfois carrés, Espace Athéna, Gembloux, avec Jacques Vilet, photographe
- 1999 : Un photographe et un sculpteur, La Muse Hardie, Villers-deux-Eglises, avec J.Vilet, photographe
- 1997 : Sculptures dessins et Monotypes ‘87-‘97, Fondation Cluysenaar, Noville-sur-Méhaigne
- 1995 : Dialogues, Centre d’Art Contemporain du Luxembourg belge, Abbaye d’Orval
- 1993 : Sculptures et empreintes, Galerie de Carnière, Bruxelles. avec Bruno Gerard, peintre • Cubes, carrés &…cætera, Galerie Arte Coppo et Gare de Verviers
- 1989 : Abstracties, Galerie Vroomans, Den Haag (NL), avec Vittorio Corsini, peintre
- 1987 : Sculptures et dessins, Galerie d’Asselborn (L), avec Michèle Garot, peintre
- 1986 : Fenêtres, Galerie Le Bailli, Bruxelles
Quelques expositions collectives (depuis 2004)
- 2015 : Autour du Noir, Musée des Beaux-Arts de Verviers • Quinze au Cube, Galerie Détour, Namur
- 2014 : Abstractions géométriques belges. De 1945 à nos jours, BAM, Mons – Notre Horizon s’ouvre ici, La Médiatine, Woluwe-Saint-Lambert • Art et Math, salle Allende – ULB, Bruxelles
- 2013 : Galerie Albert Dumont, Bruxelles
- 2010 : 25 ans, 25 Artistes, 25 Oeuvres, Amis du Musée de Louvain-la-Neuve, Forum des Halles
- 2008 : Passe-Mémoire, Fondation FaMaWiWi, Fours à Chaux Saint-André, Chercq
- 2007 : Zones de Turbulences, Wolubilis, Woluwe-Saint-Lambert
- 2006 : Abstractions Construites en Communauté française de Belgique, Hôtel de Ligne, Bruxelles
- 2004 : Sculpture construite belge, Musée Ianchelevici, La Louvière
Plus sur www.bobvanderauwera.be
John Cluysenaar
Issu d’une lignée artistique renommée, John Cluysenaar (1899-1986) est l’arrière-petit-fils de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar (Galeries royales Saint-Hubert) et débute sa carrière artistique en autodidacte. Tout d’abord sculpteur, il obtient le Prix de Rome et le Prix Godecharle en 1924. Rapidement, il devient un statuaire recherché et sera l’auteur de nombreux bustes de personnalités et d’artistes de l’époque.
Par la suite, sa recherche artistique le conduit à la peinture et, à partir de la fin des années 30, il s’y consacre entièrement. Initialement peintre figuratif, il s’oriente au tournant des années 50 vers l’abstraction lyrique. C’est au cours de cette évolution qu’il aboutit au thème qui deviendra l’âme de son oeuvre et qu’il traitera désormais de manière récurrente : le visage.
Durant plus de quarante ans, John Cluysenaar méditera sur le visage et s’interrogera sur ses interprétations picturales. En 1999, la fondation a célébré le centenaire de John Cluysenaar
Texte de présentation de l’exposition de John Cluysenaar au Musée de la Famenne et à la Maison de la Culture Famenne-Ardenne à Marche en Famenne en septembre 2006 :
A l’approche des années 1950 et de la « deuxième génération de l’abstraction », John Cluysenaar continue sa recherche pour exprimer ce qu’il ressent confusément en lui et il explore l’automatisme comme moyen de réaliser des tableaux totalement abstraits et de former un lien entre le conscient et l’inconscient ; les œuvres d’abstraction lyrique que John Cluysenaar crée alors ont une texture très dense, une dynamique de flux et de reflux, une exubérance de l’écriture et des courbes en mouvement, moulées directement dans la pâte. On y sent aussi que le signe s’invite : les traits nerveux et vibrants se séparent se rejoignent, traces de chaque frémissement de la main, de chaque message de l’inconscient.
Progressivement, le peintre abandonne cependant ce travail abstrait et se consacre à la thématique de sa vie : les visages.
Un intérêt qui lui vient peut-être de l’héritage familial, la profession de portraitiste de son père et de son grand-père…
Un intérêt qui lui vient peut-être de son expérience de sculpteur, quand il cherchait à exprimer dans ses bustes non seulement le physique de son modèle, mais aussi, voire surtout, son caractère, alors qu’il lui fallait composer avec ses clients, qu’il fallait rassurer, voire flatter, dans des œuvres de commande qu’étaient la plupart de ces bustes. Sans doute est-ce d’ailleurs parce qu’il veut rompre avec ce qu’il ressent comme des entraves à sa recherche d’artiste qu’il abandonne la sculpture à la mort de son père, se soustrayant par là au monde artificiel et aux compromis des œuvres de commande, et retrouvant ainsi une liberté de création.
C’est peut-être de cette liberté que naîtra le thème de la recherche plastique de sa vie : il traquera jusqu’à son dernier jour le mystère de l’homme en interrogeant son visage.
Mais il n’effectue plus de portraits, il peint des « visages imaginaires ». En transformant, déformant, disséquant « le visage » au travers des éléments qui le composent, John Cluysenaar rend visibles dans « ses visages imaginaires » des visions éloignées de toute réalité, défigurées, asexuées, sans carnation. Son travail est exempt de toute entreprise de séduction : le peintre cherche à exprimer sur la toile, comme dans une sorte d’art brut, ce qu’il voit, ce qu’il ressent, ce qu’il découvre.
Les « visages imaginaires » que John Cluysenaar crée sont des œuvres construites sur deux grands piliers : la verticalité associée à l’expression d’une certaine dualité et la ligne créant le réseau structurel des formes.
Les tableaux de John Cluysenaar sont verticaux, faisant songer à l’homme libre, fier, vivant debout. La verticalité est d’ailleurs souvent accentuée par la division en deux de l’espace pictural, division renforcée par l’utilisation symétrisante de formes rondes et anguleuses, par des contrastes chromatiques intenses ; sans doute l’expression de la dualité de l’homme, les parties féminine et masculine de l’être humain, le yin et le yang, le lunaire et le solaire, les deux hémisphère s du cerveau…
La ligne, le geste pictural de John Cluysenaar, tisse un ensemble de formes, crée les ossatures de ses visages imaginaires. Souvent associée à la couleur, elle crée cette dualité, ce dialogue entre les surfaces colorées, qui renforce la verticalité.
La frontalité est une autre caractéristique des « visages imaginaires » de John Cluysenaar : ces visages nous regardent droit dans les yeux, sans détour, sans possibilité d’y échapper, nous posant des questions sur notre identité. La planéité des tableaux du peintre, sans perspective, est le complément de cette frontalité des visages qu’elle accentue. Parfois, le geste graphique commencé dans un visage déborde sur le fond, qui lui est alors associé, mais toujours au profit du sujet.