La tête dans les étoiles

Francis De Bolle

Francis De Bolle crée à partir de nombreux dessins. Un peu comme un musicien compose en répétant inlassablement un thème et au départ duquel, tout l’œuvre se développe ensuite.

Ce sont des compositions charpentées par une structure anguleuse, prenant souvent l’espace sans pour autant le recouvrir entièrement et qui, en gravure, restent ainsi dépouillées. Dans celles-ci, on peut percevoir toute la puissance graphique de l’artiste. Mais en peinture, elles sont métamorphosées avec finesse par la couleur.

Francis De Bolle se distingue d’ailleurs comme un grand coloriste, travaillant avec subtilité l’ombre et la lumière, par des accords de tons élégants. Et c’est en observant cette oscillation entre les formes, les signes et les effets colorés, que s’enclenche à notre tour, notre propre méditation.

Les œuvres choisies pour l’exposition à la Galerie Albert Dumont ponctuent 60 ans de carrière de l’artiste et toutes sont, comme lui, d’une belle vitalité.

François Detrell

Plus de détails sur www.francisdebolle.be

 

Michel Barzin

Nageur en eaux claires, Michel Barzin suggère au promeneur soucieux de se hâter lentement, la fraîcheur d’un quotidien renouvelé. Dans l’école du village où la cour de récréation prend des allures de cloître, l’homme déjoue avec une énergie, un imaginaire et une liberté indéfectibles, le piège de la répétition, de l’installation ou de la soumission aux injonctions de la convention. Parce qu’accroché – et jusqu’au recueillement – aux flancs de sa colline ardennaise, il n’en est que plus réceptif à l’âme des choses, de la nature, des gens. Alors, c’est à bras le corps qu’il se donne à ces réalités inspirantes. La mise en chantier est jubilatoire ; la transformation une nécessité comme celle de pain ; les propositions de lecture, à l’aune des techniques utilisées, multiples. Une investigation poétique offerte à chacun.
— Albert Dumont 

“Barzin, c’est une autre gravure, c’est le mouvement dans la masse, le sang et la cendre. C’est un univers mat où brillent des souffles et des vents. Le mouvement dans la masse, disais-je. Des coureurs obliques, écartelés entre les musiques sous la baguette aveugle d’un joueur d’harmonica. Le mouvement figé, l’image d’un départ, d’un geste de départ, d’un instant à peine tracé. C’est un limaçon aux angles peu arrondis qui déroule sa lave lente vers d’inexorables couleurs. Barzin, c’est une sportive symphonie, avec ce qu’il faut de grenat dans la sueur et de syncope dans la mélopée. On y sent comme un calvaire masqué, tout habillé de blues qui déforme le geste ou l’accentue. .. . Les linos de Barzin dégraissent les goudrons pour leur donner l’ampleur des ors noirs. La matière la plus pauvre, chez lui, sert de creuset aux œuvres les plus riches. Barzin, c’est une idée toute relative de la vitesse. Ses cyclistes électriques ne s’occupent pas de l’ombre d’Einstein, ils sont comme un morceau de comète que l’on aurait gardée, intacte, entre ses rêves.”

— Joseph Orban

“Si l’art exprime l’art du temps, celui de Barzin est résolument et totalement contemporain. Malgré son évidente séduction, ce n’est pas un art facile : il ne se soucie ni de suivre, ni de flatter. Il se refuse à participer à la production bourdonnante de signes extérieurs de culture et s’adresse en particulier à chacun de nous, dans ce que nous avons de plus secrètement et de plus universellement blessé, dans les régions honteuses de notre âme bouleversée par la perte du monde. Barzin est de ceux qui ouvrent la voie. Il prend où il veut, dans ses souvenirs, dans son jardin, dans un prospectus de Ryanair, dans le fil des jours, les images-prétextes qui lui permettront d’interpeller le passant, avec ironie, avec douceur, mais toujours avec cruauté, sur le sens de son existence dans ce monde-là. Le plaisir de graver en prime.”

— Chiquet Mawet, Migraine, mi-raisin, 1999

“Lorsque j’étais enfant, je croyais que le Tour de France se courait sur les frontières de la France, ces pointillés identifiés dans l’atlas. Je pensais ainsi que chaque année, les coureurs cyclistes re-découpaient le pays. Dans certains rêves, j’imaginais même que chaque trait de l’hexagone correspondait à un coureur vu d’avion, comme une colonie de fourmis tournant en rond. Aujourd’hui, lorsque je pense au tour, c’est plutôt en termes de circonvolutions : l’épreuve commence par un contre-la-montre qui entame la grande boucle, un cercle s’inscrivant dans un autre cercle, entamant à l’image de Sisyphe roulant son rocher, une progression qui consacre les épousailles de la télévision et du cyclisme. Les médias alors, chantent l’épopée, le paysage devient mythique et des coureurs signent les décors qu’ils traversent à la vitesse du paraphe. Ces images périphériques, encore faut-il les capter et comment s’y prendre autrement sinon à la vitesse du geste éclair de l’homme rusé qui possède plusieurs tours dans son sac.”

— Eddy Devolder, 1993

“Michel Barzin s’inspire du quotidien contemporain (e.a. le sport) qu’il décrit souvent avec ironie, en un langage graphique inventif. Bousculant la cohérence visuelle classique, ses compositions s’enrichissent des syncopes de l’image, de la confrontation de sujets hétérogènes, et tirent leur expressivité d’une juxtaposition de signes formels nerveusement inscrits selon les procédures de type abstrait. Abordant volontiers de grands formats et rompu aux secrets de toutes les techniques de l’estampe, l’artiste mélange souvent les procédés d’exécution. Il conjugue volontiers poésie et subversion, produisant des images narquoises, parfois grinçantes, grâce aux associations d’objets ou de personnages qu’il dessine ou grave.”

— Serge Goyens de Heusch, XXè siècle. L’Art en Wallonie. Ed. Dexia, 2001

Repères biographiques

Michel Barzin – 4910 Theux – Belgique
Site : www.michelbarzin.be (site officiel)

  • Études de dessin et gravure aux académies de Bruxelles, Boistfort et Liège.
  • Élève de Claude Lyr, Henri Brasseur, Georges Comhaire, Dacos et Robert Kayser.
  • Professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Verviers, à l’Académie Internationale d’été de Wallonie, aux Ateliers d’Art Contemporain.
  • Conférencier à l’ENSAV La Cambre (2002-2003), Académie Royale des Beaux-Atrs de Liège (2012) et à Saint Luc- Liège (2011- 2014)
  • Organisateur des triennales internationales de gravure de Spa, 1983-1986.
  • Fondateur des associations Silence, les Dunes ! (1989), Dialogue gravé (1983), Cuivre-à-Cœur (1982).
  • Membre permanent de la Poupée d’Encre depuis 1978, de la Biennale Internationale de gravure contemporaine et de l’atelier Raz Kas de 2002 à 2009.
  • Membre du Conseil culturel de l’AKDT.

Expositions personnelles et collectives depuis 2017

2017

  • 40 ans de la « Kolonija » de Studenica, Kraljevo, Serbie
  • Exposition personnelle « Histoires vraies » Galerie Monos, Liège
  • « Du dessin à la gravure » Métiers d’art, Liège
  • Sélection à la Biennale de gravure de Guanlan, Chine
  • Amitié Belgique -Maroc, Musée d’Histoire, Agadir, Essaouira, Maroc
  • « Le grand large@Verviers », ACAM Verviers
  • « De Markten », Bruxelles **
  • «  Capacity and tension », Shanghai, China

2018

  • « Dialogue gravé », Maison des Cultures, Molenbeek
  • Exposition avec Biljana Vukovic, Centre évangélique, Freiburg, Allemagne

2019

  • Citadelle de Nis, résultats du séminaire de Sicevo, Nis, Serbie
  • « Travaux d’atelier », Desnié, Theux
  • « Tartine flamboyante », Vidéo pour Jo-Ann Lanneville

2020

  • « Parfums et incidents », Wegimont Culture, Wégimont
  • Acquisitions de la province, Liège

2021

  • « Parfums et incidents », Wegimont Culture, Wégimont

2022

  • Galerie L’ Inventaire, Liège
  • Galerie Albert Dumont, Bruxelles
  • « Installation/ 4 vidéos », Poupée d’encre, Fonds patrimoniaux, Liège
  • Petits formats de papier, Nismes « Exposition de groupe »,
  • Fonds patrimoniaux, Liège Exposition de groupe,
  • Château de Petit Leez
  • Céramiques, Atelier de Pascaline Wollast, Tournai
  • « Terre, mer, ciel » Duo avec Anne Leloup, ABC / design Galerie, Verviers

 2023

  • « 10 minutes pour une peinture », performance avec Sophie Legros, CC Marchin, (v Youtube, vidéo de Adam Paluch)
  • Biennale Sud estampe, Nîmes, France
  • « Art Deurne », Antwerpen
  • Centre Haszan II, Assilah, Maroc
  • « Kijk ! De wolken ! » « Regardez ! Les nuages ! », Verhaerenmuseum, Puur-St Amands
  • Fonds patrimonieux, participatin à la Poupée d’encre
  • Résidence d’artistes, peinture, Assilah, Maroc

2024

  • « Matières premières » The Belgian connection, Centre d’Art Contemporain de Carros, Nice Côte d’Azur
  • « Hommage à Galerie Arte Coppo », Centre Stern, Verviers
  • « Palestine », Ambassade de la Palestine Libre, Buenos Aires, Argentine

Prix ou distinctions

  • Prix Van Haelen (dessin) 1971
  • Prix Créativité 75, Huy 1975
  • Prix Goebel-Fuerison (gravure) 1978
  • Grand Prix quinquennal de la Ville de Liège (gravure) 1978
  • Prix de la Paix (dessin), Mons, 1979
  • Prix du Millénaire de la Principauté de Liège (gravure) 1980
  • Prix des Jeunes Talents de la Province de Liège (1981)
  • Certificat d’excellence Small Works ART Horizons – New-York USA 1988
  • Médaille au salon Ulupuds (illustration), Belgrade, 1992
  • Nominé à la Biennale internationale de Maastricht, 1993
  • Lauréat du concours “ Œuvre publique ” pour le Hall Omnisports de Wegnez, 1993
  • Print Prize, Biennale de Guanlan, 2013

Œuvres dans les collections publiques

Cabinet des Estampes et des Dessins de la Ville de Liège, Centre de la Gravure et de l’Image imprimée de La Louvière, Chalcographie de Bruxelles, Communauté française de Belgique, État belge, Province de Liège, Banque Dexia, Bibliothèque Royale de Belgique, Bibliothèques des Chiroux, de Theux, de Montréal, d’Alexandrie, Musée royal de Mariemont, Musées de Cracovie, Katowice, Bormio, Colonie Markovac, Uzice, Asilah, Belgrade, Milan, Collections communales de Theux, Cul-des-Sarts, Université de Trois-Rivières, Ville de Metz, International Printmaking Base, Guanlan, Chine, First Lingshi International Print Biennial, Chine…

ARTISTES

Michel Barzin - Francis De Bolle

DATE

21/02 > 31/03/2025

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